Dossier Conjoncture financière

2021 : quelles perspectives et quels risques ?


Le regard de Brigitte Troquier, économiste à la BRED Banque Populaire, sur les marchés financiers … (conjoncture financière au 13/01/2021)


Si à l’aube de l’année 2020, les perspectives de croissance s’inscrivaient dans un état de léthargie teinté de risques, elles étaient loin d’intégrer le choc qui nous a conduits à cette crise sanitaire mondiale et persistante. En début 2021, nous sommes encore loin de pouvoir tourner la page de la pandémie et de ses conséquences sociales et économiques. Après les phases de confinement et de dé-confinement qui ont rythmé l’année, le vaccin va permettre d’envisager une sortie plus sereine. Cette dernière sera progressive mais la recrudescence des contaminations en début d’année obère déjà les prévisions d’un vigoureux rebond en 2021.

Le bilan 2020 se termine sur un probable repli de 8,3 % du PIB français. Ce résultat, encore incomplet, est la succession de phases de replis brutaux, -13,7 % au second trimestre, et de rebonds soutenus comme celui du troisième trimestre qui s’est soldé par une reprise de plus de 18 % sur la période. Le dé-confinement a libéré les capacités de production et de consommation dans un contexte où les mesures de préservation des revenus des ménages et de soutien aux entreprises ont protégé pouvoir d’achat et réactivité. Mais, la gestion de la pandémie n’a pu éviter l’émergence d’importants déséquilibres tant en matière économique que sociale ou financière : suspension différenciée des activités selon la distanciation, préservation relative des revenus selon le statut des travailleurs et les secteurs d’activité. Les mesures engagées ont accru les dettes qui se sont accumulées depuis le mois de mars, engendrant d’importants déséquilibres financiers. La dette des entreprises a augmenté de plus de 9 points de PIB au cours des 3 premiers trimestres de 2020, et si une bonne part est consacrée aux postes de trésoreries, elle n’en est pas moins une source de fragilité sur leurs bilans. L’état a financé près de 70 % des conséquences de la pandémie sur l’activité. Inéluctablement, ces dépenses alourdissent la dette publique qui flirtera avec un ratio de 117 % du PIB en 2020, légèrement moins en 2021 selon un scénario de rebond de 6 % de la croissance. Ce dernier est indexé sur une ferme reprise, déjà entamée par les nouvelles mesures de restrictions qui débordent sur ce nouvel exercice. Ainsi, la performance économique du premier trimestre pourrait, comme le précédent, se terminer, en territoire négatif de 1,3 %.

C’est pourquoi, seule la vaccination offrira une perspective de reprise plus stable dans le processus de sortie de crise. Sa diffusion permettra de lever les restrictions, et plus encore, d’écarter le risque de rechute qui écorne un peu plus la confiance, après chaque re-confinement. Le plan de relance, qui devrait se déployer à partir de la seconde partie de l’année, tombera à pic pour donner un coup d’accélérateur et participer au rattrapage tant attendu mais chaotique du début 2021.

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