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Dossier Conjoncture financière
Des signaux encourageants de sortie de pandémie alimentent l’espoir que, cette fois-ci, la page de cet exceptionnel évènement est en train de se tourner. Certains pays voisins ont déjà abandonné toutes les mesures de distanciation instaurées au cours de cette longue période. En France, elles sont levées par étapes et pourraient même conduire à l’abandon du pass vaccinal plus tôt qu’initialement annoncé par les autorités. Les rechutes de la pandémie n’ont pas entravé la trajectoire de la croissance. En 2021, elle s’est même démarquée de celle de ses voisins par un résultat solide de 7 % sur l’année.
A la fin de l’année, la France avait renoué avec une croissance de près de 1 point supérieure à celle de la fin 2019, affichant une nette avance sur la zone euro et quelques-uns de ses proches voisins. L’année 2022 sera encore une année de performance supérieure à la tendance antérieure à 2020. Si ce rebond soutenu est remarquable, il n’a pas encore effacé le retard accumulé au cours de cette période de pandémie. Et pourtant déjà plusieurs obstacles pourraient prématurément freiner la poursuite de ce rattrapage.
Ainsi, du côté de la demande, l’érosion du pouvoir d’achat des ménages associée au choc de prix sur l’énergie pourrait réduire leur niveau de dépenses, en dépit d’une épargne qui constitue un filet de sécurité. Les entreprises supportent à leur tour des charges en hausse, poussées à la fois par une demande toujours déséquilibrée et des coûts d’approvisionnement soutenus. Si ces hausses ne pèsent pas encore sur leur trésorerie, elles pourraient néanmoins affecter leurs marges et les résultats d’exploitation. Cette situation inattendue risque de décaler des programmes d’investissement dans l’attente de plus de visibilité sur ces contraintes physiques et peut être seulement transitoires. Mais le plus surprenant à ce stade se concentre sur les pénuries de main- d’oeuvre dans un contexte où l’emploi s’est à son tour rapidement rétabli depuis quelques mois. Les enquêtes relèvent des difficultés de recrutement pour près de 17 % des entreprises de l’industrie et plus de 20 % dans les services. Les contraintes liées au manque de main-d’oeuvre se multiplient et les revalorisations des rémunérations envisagées constituent une réponse partielle seulement. Mais, celle-ci ne suffit plus. Structurellement, l’inadéquation entre la compétence recherchée et l’offre de main-d’oeuvre ne se résoudra que plus en amont au niveau des formations et dans le système éducatif. Des améliorations ont déjà été réalisées avec des parcours de formation plus imbriqués dans le monde de l’entreprise mais l’accélération des nouveaux besoins en matière de développement technologique risque de brider certaines ambitions.
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